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Gestion forestière

photo forêt

Gérer une forêt demande une réelle connaissance des essences, du sol et de l’écosystème (biotope et biocénose) tout entier.

Xavier Roussey

Le milieu forestier est complexe pour les moins familier à ce domaine. Alors que vous soyez propriétaire ou non, cet article vous sera utile pour comprendre les grands principes de la gestion forestière et les enjeux qui la concernent.

Avant de savoir ce que l’on doit faire dans une forêt il faut faire un état des lieux, un audit complet qui permet de prendre en compte toutes les données disponibles.

Comment évalue-t-on une forêt ?

La science qui étudie les peuplements en forêt s’appelle la dendrométrie.

L’évaluation d’une forêt s’effectue selon un ensemble de critères bien précis tels que la densité d’arbres, les qualités des peuplements, la composition en essences ainsi que le potentiel de la station.

La sylviculture : la culture de la forêt

La forêt française est composée de 67% de feuillus principalement situé dans les plaines et moyenne altitude. Les résineux quant à eux se localisent dans les montagnes, les Landes et l’ouest de la France.

Chêne, Acacia, Frêne, Châtaigner sont des feuillus. Ils se différencient des résineux comme l’Epicéa, le Sapin, le Cèdre ou encore le Mélèze. En gestion, chaque essence est gérée selon son tempérament. Par exemple, certaines espèces demandent beaucoup de lumière et d’eau. Tandis que d’autres beaucoup de lumière et peu d’eau. Les feuillus se distinguent car ils perdent leurs feuilles en hiver alors que les conifères, appelés aussi résineux, gardent (sauf cas particulier) leurs aiguilles.

Quels sont les différents modes de gestion forestière ?

La gestion forestière permet de planifier sur une période allant de 10 à 30 ans l’ensemble des actions à mener en fonction des éléments du milieu naturel et autres éléments externes pouvant influer sur le développement du territoire.

Il existe aujourd’hui plusieurs modes de conduite des peuplements qui peuvent être regroupé selon trois grandes catégories ; les régimes de futaie, de taillis ou encore de taillis sous futaie.

Ainsi, selon l’évolution des peuplements, un mode de gestion peut être amené à être modifié afin de mieux répondre aux objectifs initialement fixés.

LES REGIMES DE TAILLIS

Le taillis désigne les essences d’arbres (feuillus) ayant la capacité de repousser lors d’une coupe. Des brins vont pouvoir alors repousser sur des souches existantes et créer un nouveau cycle.

Deux modes de gestion forestière peuvent alors être mis en place :

Un Taillis simple demande d’effectuer une coupe à blanc, ce qui provoque un renouvellement total du peuplement. Il sera alors entièrement régénéré, mais non sexuée tout en conservant le même patrimoine génétique. On appelle ce phénomène une révolution puisqu’il marque le début d’un nouveau cycle.

A l’inverse, le Taillis fureté se veut plus irrégulier puisqu’il ne récolte que les brins intéressants à commercialiser. Par défaut, les brins ne correspondant pas au standard de production sont laissés. Le cycle ne sera donc renouvelé qu’au bout de plusieurs opérations de coupe.

Les plusLes moins
– Ils ne nécessitent pas de travaux sylvicoles– Exploitation de petits bois à faible valeur ajoutée
– Les souches peuvent être amenées à s’épuiser
– Toutes les essences ne sont pas compatibles avec ce mode de gestion (pas apte à rejeter)

LES REGIMES DE FUTAIE

Une futaie est un ensemble d’arbre de plein pied.

La futaie régulière consiste à avoir, à l’échelle d’une parcelle, des arbres du même âge. La gestion forestière en futaie implique de passer par une phase de coupe totale ou coupe rase pour repartir sur un nouveau cycle. Le peuplement arrivé à maturité peut être régénéré de manière naturelle ou par plantation. Au cours de sa vie le peuplement va faire l’objet de plusieurs coupes d’éclaircies qui permettrons de favoriser la croissance des plus beaux individus.

Les plusLes moins
– Production de bois de d’œuvre
– Qualité des bois plus homogène
– Facile à gérer et à planifier
– Procédé long (cycle de 80 à 150 ans)
– Investissement de départ important
– Risque plus élevé (maladies, tempêtes)

La futaie irrégulière aussi appelée jardinée. Comme son nom l’indique on retrouve des irrégularités au sein d’un même peuplement. Chaque arbre à une hauteur, un âge et un diamètre qui lui est propre. C’est pourquoi, sur la même parcelle on retrouve un mélange harmonieux de semis, de perches, de petits bois, de bois moyen et de gros bois. Ce type de culture demande davantage de suivi mais permet de récolter des revenus réguliers.

Cependant, la principale difficulté pour le gestionnaire forestier est d’assurer, au cours des coupes jardinatoires, un renouvellement permanent du peuplement.

Les plusLes moins
– Une plus grande diversité des peuplements
– Une diversité de produits pouvant convenir à différent secteur
– Modification moins brutales pour l’environnement
– Revenu régulier pour le propriétaire
– Concurrence horizontale (peuplement jeune qui ont plus de mal à se développer au contact de grand peuplement)
– Demande une plus grande rigueur et davantage de connaissance de la part d’un technicien forestier pour établir le martelage et les travaux

LES TAILLIS SOUS FUTAIE

Aussi appelé Taillis avec réserves

Ce mode de gestion hybride demande une grande flexibilité et adaptation aux peuplements. Le principe est simple, conserver les arbres de franc-pied qui constituent la réserve et couper entièrement les taillis pour laisser passer la lumière.

Dans cette situation, un plan de balivage est alors établi afin de déterminer le nombre d’arbres à couper par catégorie de diamètre et essence.

Les plusLes moins
– Un faible investissement pour le propriétaire puisqu’il n’y a pas de travail de sylvicole
– Des bois hétérogènes dans chaque lot
– Un équilibre complexe à maintenir puisqu’il demande une attention particulière du gestionnaire forestier

Quel est le rôle du gestionnaire forestier ?

Avant de faire un choix de la méthode de gestion à mettre en place à l’échelle d’une parcelle ou d’une forêt une analyse précise des peuplements est indispensable. Le gestionnaire ou le propriétaire adaptera alors sa méthode de gestion en fonction des données qu’il aura collectées. Par conséquent, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise méthode de gestion, uniquement des méthodes de gestion adaptées aux peuplements.

Aujourd’hui les gestionnaires forestiers sont vivement encouragés par l’opinion et les pouvoirs publiques à pratiquer une sylviculture irrégulière, plus douce pour l’environnement. Néanmoins, dans certain cas, par exemple quand la forêt a subi des problèmes sanitaires ou que arbres sont trop vieux la gestion en régulier et la seule solution possible. 

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Xavier ROUSSEY

Le monde rural et l'environnement sont des secteurs où les enjeux sont immenses.
Entre, préservation des espèces, besoins alimentaires, productivité, rentabilité, attentes écologiques les acteurs ancestraux peinent à trouver leurs places.
Dans ces domaines, où rien n'est tout noir ou tout blanc, tout reste à faire et les possibilités sont infinies !!!

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