Un projet de boisement ou de reboisement forestier passe par plusieurs étapes qui demandent à faire appel à des professionnels.
Les opérations de boisement ou de reboisement ont un coût pour les propriétaires. Aussi, elles doivent être particulièrement réfléchies notamment en faisant appel à des professionnels tels des experts ou gestionnaires forestiers. Cet investissement de départ conditionne l’avenir du peuplement. Le boisement ou reboisement permet d’adapter la sylviculture aux changements climatiques ou bien encore aux nouvelles demandes du marché.
Il est important de rappeler que le reboisement, à défaut de régénération naturelle satisfaisante dans les 5 ans qui suivent l’exploitation des bois, est obligatoire, conformément au Code Forestier. Ces dispositions s’appliquent pour toute coupe rase dépassant le seuil de surface défini par département et à partir de 0,5 ha.
On décide d’une plantation en fonction d’un certain nombre de critères et de choix qu’il s’agit de déterminer clairement. Experts, gestionnaires forestiers, CRPF, organisations de producteurs, conseillers forestiers sont des personnes et structures ressources pour prendre des décisions sur le long terme. Il ne faut pas se priver de leurs conseils car les choix sont onéreux et lourds de conséquences. Envisager les changements climatiques, les besoins du marché, l’avenir de sa propriété forestière pour sa descendance, demande une vision large et des connaissances multiples.
Retour sur les points importants à connaître lorsque l’on veut pratiquer la plantation forestière.
Planter ou reboiser ?
On reboise après une coupe forestière, une coupe rase, un dommage causé par la maladie ou le feu, on plante sur des terrains qui n’ont pas connu d’arbres précédemment, dans les deux cas, il s’agit de connaitre réglementation et sylviculture.
Lorsque l’on décide de boiser sur terrain agricole, il est important de respecter certaines conditions :
- L’absence d’enjeux agricoles ayant justifié la mise en place d’une réglementation des boisements sur la commune ;
- L’absence de contrainte environnementale forte liée au maintien de zones non boisées type zone Natura 2000.
- Une potentialité stationnelle suffisante afin de permettre l’émergence d’un peuplement forestier économiquement viable.
- Les voies de desserte sont également fondamentales à un peuplement car elles permettront d’évacuer les bois de coupe.
Il est bon de noter que transformer une parcelle agricole en bois ou en forêt est une possibilité. Au-delà d’une densité de 150 arbres par ha, la propriété passe en production forestière et va donc être concernée par la réglementation forestière. Et tout boisement d’une superficie supérieure à 0,5 ha doit faire l’objet d’une demande d’examen au cas par cas, auprès de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, afin de savoir si le boisement envisagé est soumis à évaluation départementale.
Il est primordial de savoir quelle est la politique du département où l’on souhaite boiser une parcelle agricole. En effet, la plantation peut être soumise à autorisation, libre ou interdite. Il est bon de se rapprocher de la commune concernée.
Comment pratiquer une plantation forestière ?
- Préparer sa parcelle
A la suite d’une exploitation forestière, il est important de préparer le sol à la future plantation. Il faudra donc améliorer la structure du sol afin de favoriser la reprise des plants et accélérer leur croissance. Il s’agira également de limiter la prolifération des adventices (mauvaises herbes) et faciliter les futurs entretiens de la plantation. On prépare le sol pour faciliter la mise en place des plants.
Il faudra donc pratiquer le nettoyage en surface et éliminer la végétation qui sera en concurrence avec le jeune plant. Il faudra également préparer le sol en profondeur (sous-solage, décompactage), préparer le sol en surface et en plein en pratiquant le labeur et l’ameublissement, et enfin préparer le sol pour des les potets individuels (utilisation de pelles hydrauliques).
- Epoque de plantation
Idéalement on plante de l’automne jusqu’au printemps. On privilégiera le printemps pour les sols lourds et humides et l’automne pour les sols légers et sablonneux.
Les racines nues seront plantées de mi-novembre à mi-mars et les végétaux en godets ou en mottes forestières peuvent être plantés d’octobre à fin avril.
Il est conseillé d’éviter la plantation sur un sol gelé ou lorsque la terre est recouverte de neige ou bien encore gorgée d’eau. Les températures extrêmes, qu’il s’agisse de fortes chaleurs ou de grands froids, ainsi que les vents violents, sont également des conditions déconseillées pour la plantation.
- Choix des plants ou graines
Le choix de la provenance des plants et graines est primordial, autant que le choix des essences. Il est bon de se référer à une provenance sélectionnée ou contrôlée. Il est conseillé de se rapprocher d’une pépinière avec laquelle il est possible de contractualiser lors de la commande des plants. Une bonne pépinière, c’est un gage de réussite de la plantation et de son développement.
Les essences sont quant à elles soumises à la réglementation forestière. Il existe des régions de provenance de plants qui devront idéalement être jeunes et de taille égale pour augmenter les possibilités de développement.
- La plantation
Il est important de planter dans de fortes densités surtout si le gibier est très présent dans la région et si la végétation d’accompagnement est faible. Les plants de bonne qualité devront être plantés avec soin et protégés. Par la suite, des tailles de formation seront nécessaires avec un entretien régulier ainsi que des dégagements. Il est recommandé de développer une végétation d’accompagnement à la plantation.
Le plant ou la motte forestière sont des végétaux vivants qui ne supportent pas longtemps d’être hors de terre. Il s’agira de réduire un maximum le temps entre la pépinière et la plantation. Il est ensuite primordial d’enterrer le plant jusqu’au collet à une bonne profondeur. L’arrosage et la surveillance favorisent l’accroissement de départ.
Aides à la plantation
Chaque région propose des aides spécifiques à la plantation forestière. Il s’agira de se rapprocher du CRPF de sa région (Centre Régional de la Propriété Forestière).
Le label Bas Carbone permet aussi le reboisement notamment dans le cadre de la reconstitution de forêts dégradées ou bien dans le cas de conversion de taillis en futaies. De nombreux projets de reboisement s’inscrivent aujourd’hui dans cette démarche.