L’achat d’une forêt n’est pas une décision à prendre à la légère. Qu’il s’agisse d’une démarche d’investissement, environnementale, économique ou patrimoniale, il est important de bien réfléchir et de connaitre les démarches avant de se lancer.
1. Définir son budget
Pour acheter une forêt, il est important de définir son budget et sa capacité financière. Il y a fort à parier que votre banque ne vous financera pas l’acquisition de votre forêt, dans ce cas il vous faudra regarder quelle est la part de votre capacité financière que vous souhaitez allouer à cet investissement.
2. Réfléchir à la zone géographique
Puis il vous faudra réfléchir à la zone géographique dans laquelle l’achat sera réalisé. Le faible nombre de transactions à l’année fait la force de cet investissement, cependant si vous recherchez une forêt à acheter à 20 minutes de chez vous cela sera compliqué. Plus la superficie recherchée sera grande, plus l’investissement sera compliqué à trouver.
Une fois le budget et la superficie définis, vous réfléchirez au type de peuplement
3. Quelles essences d’arbres pour mon investissement ?
Vous aurez le choix entre le taillis, les futaies feuillues ou résineuses ou peut-être vous souhaiterez investir dans de jeunes plantations.
Investir dans une futaie feuillue signifie que l’on investit dans une forêt avec une durée de vie plus longue que les futaies résineuses. Les feuillus peuvent être utilisés pour une variété d’applications, y compris pour la construction de meubles, de parquets et d’instruments de musique. De plus, les bois de feuillus sont souvent plus prisés sur le marché, car ils ont une apparence plus esthétique pour la menuiserie et des qualités remarquables comme pour le chêne.
En outre, les forêts de feuillus ont des avantages écologiques. Les feuillus ont tendance à être plus résistants aux maladies et aux parasites que les résineux, et ils sont souvent plus adaptés aux conditions climatiques changeantes. Les forêts de feuillus peuvent également servir d’habitat à une grande variété d’espèces animales, notamment les oiseaux et les insectes.
Enfin, investir dans une forêt de feuillus peut être un choix durable et rentable à long terme. Les bois de feuillus ont une valeur marchande élevée, et la demande pour ces bois devrait augmenter dans le futur. De plus, les forêts de feuillus ont tendance à avoir une croissance plus lente que les résineux, ce qui signifie que la récolte peut être moins fréquente, mais les arbres peuvent atteindre une taille plus grande et donc une plus grande valeur. Les investissements dans les forêts de feuillus peuvent également bénéficier d’avantages fiscaux, notamment des déductions pour les dépenses d’entretien et des exonérations fiscales pour les héritiers.
Investir dans une forêt résineuse peut être une option intéressante pour les investisseurs cherchant une rentabilité à moyen ou long terme. Les arbres résineux, tels que les pins, les Douglas et les sapins, ont une croissance plus rapide que les feuillus, ce qui signifie que les investisseurs peuvent s’attendre à des retours sur investissement plus rapides. En outre, les arbres résineux sont souvent utilisés dans l’industrie du bois pour des produits tels que le papier et la construction, ce qui signifie qu’il y a une demande constante pour ce type de bois mais aussi que les cours peuvent souvent variés. Il convient de noter que les forêts résineuses sont souvent plus vulnérables aux dommages causés par les incendies de forêt, les ravageurs et les maladies, ce qui peut entraîner des coûts supplémentaires pour leur gestion et leur entretien. En fin de compte, l’investissement dans une forêt résineuse peut être une option rentable pour ceux qui cherchent à investir en forêt.
Investir dans de jeunes plantations forestières présente plusieurs avantages. Tout d’abord, il s’agit d’un investissement à long terme, car il faudra attendre plusieurs années avant de pouvoir récolter les arbres. Cependant, cela peut être un avantage car cela permet de diversifier son portefeuille d’investissement et de bénéficier d’un rendement sur le long terme. De plus, les jeunes plantations ont tendance à être moins chères à l’achat, ce qui peut être intéressant pour les investisseurs qui ont un budget limité. En outre, les jeunes plantations offrent un potentiel de croissance important, avec une possibilité d’augmentation de la valeur de l’investissement au fil du temps. Enfin, les jeunes plantations peuvent également avoir un impact positif sur l’environnement en contribuant à la régénération des forêts, à la lutte contre le changement climatique et à la préservation de la biodiversité. Il convient toutefois de souligner que les jeunes plantations peuvent être plus vulnérables aux aléas climatiques, aux maladies et aux ravageurs, et qu’un suivi régulier et une gestion appropriée sont nécessaires pour garantir le succès de l’investissement.
Il est également essentiel de vérifier si la forêt envisagée a fait l’objet d’engagements spécifiques dans le cadre de sa gestion. Si la surface de la forêt est supérieure à 25 hectares, le propriétaire ou son représentant doit établir un Plan Simple de Gestion (PSG), un document obligatoire ayant une durée de validité de 10 à 20 ans. Ce document est essentiel pour maintenir la forêt en bonne santé, tout comme le Contrat de Bonnes Pratiques Sylvicoles (CBPS). Le PSG comprend un tableau des récoltes ainsi que les travaux sylvicoles, y compris les reboisements. Il permet au propriétaire de bénéficier d’avantages fiscaux.
4. Connaître le volume des bois
La connaissance du volume des bois avant l’achat d’une forêt est essentielle pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela permet d’avoir une idée précise de la valeur de la forêt. En effet, le volume des bois est l’un des principaux critères pris en compte pour estimer le prix d’une forêt. En connaissant le volume des bois présents sur la propriété, l’acheteur peut ainsi se faire une idée du coût d’acquisition de la forêt et déterminer s’il s’agit d’un investissement rentable.
En outre, la connaissance du volume des bois permet également d’estimer la quantité de bois qui pourra être récoltée et vendue à l’avenir. Cette information est cruciale pour les propriétaires de forêts qui souhaitent exploiter leur propriété de manière durable. En connaissant le volume des bois présents sur la propriété, ils peuvent planifier les coupes à venir et s’assurer que la récolte ne mettra pas en péril la santé de la forêt.
Les acheteurs potentiels de forêts doivent donc être attentifs à cette information et s’assurer de la fiabilité des estimations avant de prendre leur décision d’achat.
5. Connaître la qualité des bois et des sols
Lorsque l’on envisage d’acheter une forêt, il est essentiel de bien connaître la qualité des bois présents sur le terrain. En effet, la qualité du bois va influencer son prix sur le marché, ainsi que sa valeur pour les différentes utilisations possibles. Pour évaluer la qualité des bois, plusieurs critères doivent être pris en compte. Tout d’abord, la composition du peuplement : les espèces d’arbres présentes et leur répartition sur le terrain. Certaines essences sont plus valorisées que d’autres en fonction de leur utilisation finale (meubles, construction, pâte à papier, etc.). Ensuite, l’âge des arbres est un facteur déterminant pour évaluer leur qualité. Les arbres matures ont généralement une densité plus élevée et une croissance plus lente, ce qui se traduit par une qualité supérieure du bois. Le diamètre des arbres est également important, car il influe sur le rendement en bois et sur la qualité de celui-ci.
6. Les sols
Enfin, la qualité des sols est un autre critère à prendre en compte, car elle peut influencer la croissance et la qualité des arbres. Pour évaluer ces différents critères, il est recommandé de faire appel à un spécialiste forestier, comme TerrAgree, qui pourra réaliser un audit de la forêt avant l’achat. Cette analyse permettra de déterminer la valeur de la forêt en fonction de la qualité de ses bois, et de mieux anticiper les coûts d’exploitation et de gestion de la forêt à l’avenir. En somme, la connaissance de la qualité des bois et de la qualité des sols sont des éléments clé pour une acquisition avisée d’une forêt, permettant ainsi de maximiser le retour sur investissement et d’assurer une gestion durable et profitable de cette ressource naturelle.
7. La réglementation environnementale
Renseignez-vous aussi sur les règlementations environnementales ou urbanistiques particulières, telles que l’espace boisé classé, Natura 2000, l’espace naturel sensible ou le parc naturel.
Investir dans une forêt environnementale peut être une décision stratégique à long terme pour les investisseurs conscients de leur impact environnemental. En effet, les forêts environnementales sont gérées dans le but de préserver la biodiversité, de restaurer les écosystèmes et de stocker le carbone. De plus, ces forêts contribuent à l’amélioration de la qualité de l’air et de l’eau, ainsi qu’à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En tant que telles, elles offrent des avantages économiques, sociaux et environnementaux à long terme pour les communautés locales et les propriétaires forestiers. Les investisseurs peuvent également bénéficier d’avantages fiscaux pour avoir soutenu des projets de reforestation et de conservation, ce qui peut rendre l’investissement dans une forêt environnementale plus rentable. Investir dans une forêt environnementale peut donc être une option attractive pour les investisseurs conscients de l’environnement qui cherchent à investir de manière responsable tout en ayant un impact positif sur la planète.
8. La fiscalité
La fiscalité de la forêt est également un critère important à prendre en compte dans votre projet. Outre l’imposition au titre de la taxe foncière, l’exploitation de la forêt entraîne une imposition spécifique au titre de l’impôt sur le revenu. Le régime du forfait forestier s’applique quel que soit l’importance des propriétés exploitées et que le contribuable ait une autre activité ou non. Toutefois, l’acquisition d’une forêt peut permettre à son propriétaire de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu dans certains cas prévus par l’article 199 decies H du Code général des impôts.
En outre, la valeur de la forêt détenue par le contribuable entre dans l’assiette de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Toutefois, sous réserve du respect de certaines conditions, l’article 976 du Code général des impôts précise que “les propriétés en nature de bois et forêts sont exonérées à concurrence des trois quarts de leur valeur imposable”.
Enfin, les transmissions de bois et forêts en cas de décès ou lors de donations peuvent bénéficier, sous certaines conditions, d’un régime fiscal dérogatoire et d’une exonération à concurrence
surtout n’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel lors de votre acquisition afin de connaitre les coûts d’entretien qui seront à prévoir après l’achat, tel que le débroussaillage, les éclaircies et la suppression des arbres dangereux.
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Travailler avec un spécialiste de l’investissement forestier avant d’acheter une forêt peut s’avérer très bénéfique. Un spécialiste peut vous aider à évaluer le potentiel de la propriété forestière, à déterminer si elle est adaptée à vos objectifs d’investissement, à établir un plan de gestion et à élaborer une stratégie d’investissement. Il peut également vous aider à négocier le prix d’achat de la forêt et à identifier les risques potentiels. En travaillant avec un spécialiste de l’investissement forestier, vous pouvez être sûr que vous faites un investissement avisé et éclairé, qui peut potentiellement générer des revenus à long terme.
Pour vous aider, vous pouvez faire appel à un spécialiste comme la société TerrAgree.
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