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Les sols forestiers : atouts majeur face au changement climatique

Les sols forestiers : atouts majeur face au changement climatique

Réservoirs naturels de carbone, capteurs et purificateurs d’eau, les sols forestiers font l’objet de toutes les attentions. 

On parle beaucoup des forêts et de leur rôle primordial dans la lutte contre le changement climatique, on évoque moins l’importance des sols forestiers qui sont de véritables réservoirs de carbone et des purificateurs d’eau. Avant de regarder la canopée des arbres, penchons-nous un moment sur leurs racines et sur le sol sur lequel ils poussent. Toute une vie minérale et organique se lit en observant les différentes strates du sol. Un livre ouvert qu’il s’agit de décrypter mais aussi de protéger. En effet, le sol forestier, c’est un ensemble de couches qui se superposent sur ce que l’on appelle : une roche-mère, c’est à dire le terrain géologique.  Ces couches varient dans leur épaisseur, leur couleur, leur constitution et révèlent l’histoire de la constitution du sol, mais également sa nature. Des éléments qui permettront de déterminer quelles sont les essences les plus adaptées à la région. 

Revenons sur la morphologie du sol forestier, sa formation mais aussi sur son rôle majeur pour tout un système.  

Prenons le temps de regarder ce qui se passe à nos pieds le temps d’un article… 

Morphologie du sol forestier 

Le sol forestier est la couche supérieure vivante de la croûte terrestre. Son épaisseur est comprise en fait entre la surface du sol et ce que l’on appelle la roche-mère. Il s’avère que les sols forestiers naissent de l’altération chimique et physique de la roche-mère et de la transformation des composés organiques opérée par les organismes vivants du sol. Les feuilles, les aiguilles, les branches qui tombent des arbres et d’autres plantes s’accumuleraient au fil du temps en de gigantesques montagnes si les organismes vivants du sol n’étaient pas là pour broyer et décomposer ce matériau en humus.  

Une partie de cet humus est complètement décomposée et convertie sous forme minérale et des éléments nutritifs sont libérés. Ils peuvent ensuite être réabsorbés par les racines des plantes. La boucle est ainsi bouclée ! 

En observant le sol forestier, on constate en premier lieu l’humus. C’est la partie du sol le plus rapidement observable. Mais il s’avère qu’en dessous se trouve ce qui constitue l’ancrage des arbres ainsi que leur garde-manger et leur réservoir d’eau.  

On parle d’horizons minéraux situés au dessus de la roche-mère (différentes strates). Ces horizons minéraux sont composés de 3 éléments distincts :  

  • L’argile. 
  • Le limon. 
  • Le sable. 

Ces 3 textures du sol sont présentes dans des quantités variables suivant leur géographie car elles dépendent de l’altération de la roche-mère et de la migration des différents éléments. 

Autour de ces éléments que sont l’argile, le limon et le sable qui sont parfois meubles ou qui parfois forment des agrégats, l’eau et l’air circulent par les interstices.  

L’eau vient donc se loger par infiltration ou par capillarité (elle remonte depuis les nappes phréatiques). 

Cette aération des sols permet la prospection racinaire des arbres. Les racines viennent donc y trouver tout ce dont elles ont besoin. 

La formation du sol forestier 

Le sol forestier, c’est la rencontre du monde minéral (issu de la décomposition de la roche-mère) et du monde organique qui provient de la végétation installée progressivement sur ce matériau. 

Deux principaux facteurs permettent la création du sol forestier :  

  • L’altération de la roche-mère par l’effet du climat (les précipitations et les changements de température), cumulée à l’action de la végétation  va être plus ou moins rapide selon la nature et l’acidité des sols.  
  • L’accumulation et l’incorporation de la matière organique dans les strates minérales, la décomposition des feuilles elles-mêmes brassées dans les strates minérales par les vers, les insectes et les champignons, va libérer des minéraux et oligo-élements qui viendront enrichir et nourrir les arbres.  

Les racines dans les sols forestiers 

Les racines sont les parties souterraines des plantes et ancrent celles-ci dans le sol. Les racines servent à l’absorption de l’eau et des éléments nutritifs du sol ainsi qu’à leur transport jusqu’à la partie aérienne de la plante. 

La libération de substances (sucre), permet aux racines d’entrer en symbiose avec les bactéries ou champignons. Après le dépérissement des racines, les rhizolithes (racines pétrifiées des plantes) ouvertes, sont des voies importantes pour l’acheminement de l’eau infiltrée et pour les petits animaux au sol. La masse racinaire dépérissante apporte une contribution essentielle à la formation de l’humus. 

Les sols forestiers : la santé des forêts 

La protection des sols et notamment forestiers est essentielle pour préserver la croissance des arbres  et la vitalité des forêts. Pourquoi ? Parce qu’ils renferment des écosystèmes essentiels à la préservation des arbres et de la nature en général. Ce sont des réservoirs naturels de carbone, mais aussi des réserves et des purificateurs d’eau. 

Grâce au branchage de la canopée, au tapis forestier et à leurs racines, les arbres jouent un rôle majeur dans la circulation et la filtration de l’eau.  Après être tombée du sol, l’eau ruisselle le long des racines puis vers les nappes phréatiques et les rivières. L’eau est ainsi captée par les racines des arbres et elle est filtrée grâce à l’activité des bactéries et des champignons. Le sol forestier est riche de micro-organismes qui recyclent ainsi l’eau de pluie. 

Processus complexes  et processus chimiques donnent à l’eau toutes ses qualités en la débarrassant de polluants. 

L’eau issue des forêts est ainsi de très bonne qualité. 

Aussi, protéger les sols forestiers notamment du tassement est essentiel. Les sols caillouteux et fortement sableux (70% de sable) sont moins sensibles mais ne représentent que 20% des sols forestiers de France. En revanche, les sols argileux ou limoneux, très sensibles au tassement représentent 80% des sols forestiers en France, ils sont plus facilement gorgés d’eau mais fragilisés. Il s’agit de mener une gestion responsable de la forêt en faisant intervenir des engins lorsque le sol est moins fragilisé. 

Réservoir naturel de carbone, le sol forestier est aussi un atout majeur face au changement climatique. Un sol abîmé ou pauvre condamne l’arbre qui dépend de ce sol forestier pour sa survie. 

Le saviez-vous ? 

75% des ressources en eau proviennent de captages en zones boisées (rivières, fleuves, lacs…) 

La captation d’eau est de 30 à 50% réalisée en forêt (par rapport aux autres zones naturelles). 

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