Les grandes lignes de l’histoire de l’agriculture en France du néolithique à nos jours.
L’agriculture est née il y a bien longtemps, il y a près de 12 000 ans, au Moyen Orient, puis en Chine, En Nouvelle Guinée, en Amérique Centrale pour petit à petit s’étendre à l’ensemble des continents. Quand les hommes ont cessé de vivre de chasse, de pêche et de cueillette, ils se sont consacrés à la culture, notamment de céréales et également à l’élevage. En développant l’agriculture, on assure ainsi à une population, une sécurité alimentaire et une certaine organisation.
Rapidement, les paysans, ceux qui travaillent la terre, ont cherché à améliorer leur outil de travail, à développer leur production et à rendre leur vie plus agréable.
Il serait bien trop ambitieux et vain de retracer dans le détail toute l’histoire de l’agriculture en France en un seul article. Toutefois, nous rappellerons dans les lignes qui suivent, les grandes étapes qui ont marqué l’histoire de l’agriculture, au départ dans le monde, puis en France jusqu’à nos jours.
Du néolithique jusqu’au début du moyen-âge : le développement de la sédentarisation
Née il y a 1200 ans au Moyen Orient, l’agriculture a connu des évolutions majeures qui ont permis d’augmenter la production et d’améliorer les conditions de culture.
La sécurisation des ressources alimentaires est un moteur pour les populations qui ont pu ainsi s’organiser en communautés. L’augmentation de la population agricole a fait évoluer le monde rural et ensuite urbain. La révolution néolithique a posé les bases de grands empires comme l’empire romain, perse ou Chinois. La cité s’organise avec des strates et des classes de dirigeants se mettent en place. Les rapports sociaux conditionnent la gestion de la cité et des campagnes.
Pendant toute l’Antiquité, les techniques de culture restent rudimentaires avec notamment de longues périodes de jachère. Les boeufs servant au labour sont toutefois rapidement utilisés comme un « outil de travail » par le biais de la traction animale. L’utilisation du fer dans les outils s’utilise peu à peu notamment pour confectionner des objets coupants. En revanche, les techniques d’irrigation apparaissent très vite.
En Europe, pendant la période du Moyen Âge, on améliore les techniques de défrichement qui sont souvent effectués par les ordres religieux. Ces défrichements permettent d’augmenter les zones cultivables et ainsi de nourrir encore plus de populations.
Première révolution agricole au XVIème siècle
La première révolution agricole des temps modernes date du XVIème siècle et a débuté dans les Flandres, en Italie, ainsi qu’en Grande Bretagne. Le système de polyculture élevage permet d’accroitre les rendements en enrichissant les sols grâce aux déjections animales.
La jachère disparait peu à peu car les propriétés deviennent closes et appartiennent à des propriétaires privés devenus maitres chez eux. On plante, on développe les prairies artificielles et ces pratiques arrivent petit à petit dans toute l’Europe.
Les temps modernes et les machines agricoles
Au XIXème siècle, arrivent les machines agricoles tractées par des chevaux ou mues par la vapeur : les batteuses, faucheuses.
Avec le développement du commerce marin, les plantes commencent également à voyager et coloniser de nouvelles terres. On parle ici du maïs, de la canne à sucre, du café, du cacao…
Les rendements progressent et les famines s’éliminent en Europe.
La révolution de la seconde moitié du XXème siècle
Après 1950, en Europe, le progrès agricole fait un bond considérable. Les semences sont améliorées, les engrais chimiques se développent et les traitements contre les parasites sont courants. Les rendements agricoles progressent ainsi très vite.
En même temps, la mécanisation explose et assure une plus grande productivité au travail. L’exode est alors important pour aller chercher du travail en ville étant donné que les machines remplacent les hommes. L’agrandissement des parcelles et des exploitations va de paire avec cette mécanisation. L’élevage devient petit à petit intensif et voit grandir ses troupeaux. L’agriculture vivrière est peu à peu remplacée par une agriculture intensive.
L’agriculture en France depuis les années 60
Depuis les années du « baby boom », l’agriculture en France s’est considérablement professionnalisée. L’informatique est aujourd’hui au cœur de la gestion des exploitations. Les réformes successives de la PAC (Politique Agricole Commune) ont modifié les modes d’exploitation. Cette politique repose sur des mesures de contrôle des prix et de subventionnement, visant à moderniser et développer l’agriculture.
Histoire de l’agriculture : 2024
Aujourd’hui l’agriculture intensive a un impact vérifié sur l’environnement, de pollution et de perte de biodiversité. Son modèle est remis en question. On tend de plus en plus vers des modèles d’agriculture extensive ou intensive raisonnée (utilisant moins d’intrants) et qui protège davantage l’environnement.
L’agriculture biologique, ainsi que l’agriculture raisonnée, sont aujourd’hui plébiscitées par les consommateurs et les citoyens, et elles sont encouragées.
Mais il s’avère que l’agriculture en France est confrontée à un choc démographique. Selon les données du dernier recensement, 100 000 exploitations ont disparu entre 2010 et 2020. La tendance devrait se poursuivre à un rythme de 1,2 % par an d’ici 2030. Selon les prévisions, l’agriculture pourrait perdre entre 35 000 et 72 000 équivalents temps plein d’ici 2030.
L’agriculture en France doit relever plusieurs défis simultanément : économiques, sociaux, écologiques et environnementaux.
Il est bon de retenir que l’agriculture dans le monde et en France a suivi une courbe de type exponentiel depuis son apparition. Après avoir longtemps été assimilée à un état paysan, proche de la survie pour subvenir aux besoins alimentaires, la fonction agricole s’est profondément professionnalisée au rythme des découvertes biologiques, mécaniques ou bien encore numériques.
Aujourd’hui l’agriculture en France doit prendre un tournant en tenant compte de la baisse du nombre des exploitations, du besoin de nourrir les populations dans les meilleures conditions tout en respectant la planète et en respectant les impératifs de développement durable.
Mais les jeunes générations d’agriculteurs sont à l’oeuvre !